Après avoir remonté l’Atlantique à vitesse grand V, j’arrive en Bretagne où m’attend une semaine de vacances en famille. L’occasion de me ressourcer avant d’enchainer sur un festival organisé par l’association le Village et dont la programmation s’annonce particulièrement festive. Ne reste plus qu’un seul lieu à visiter dans l’Ouest ; ça commence à sentir la fin… Dans cet épisode : Michel Fugain, Patrick Chirac, The Pogues, Willie Nelson, Bob Dylan, les Tortues Ninja et Début de soirée.
Le Village est un ancien corps de ferme qui rassemble plusieurs collectifs issus du monde des de la culture et de l’évènementiel musiques actuelles. A ce stade, on ne peut pas véritablement parler de tiers-lieu. L’association qui a été créée permet principalement de faciliter l’administration et la vie du lieu. Elle ne développe pas, pour le moment, un projet culturel à part entière. L’initiative de départ a principalement été motivée par le besoin de mutualiser les moyens entre les collectifs (stockage, matériel son et lumière, bureaux). Pour autant, d’autres activités s’y développent (brasserie artisanale, atelier de décoration, etc.) et de nombreux artistes sont accueillis en résidence une bonne partie de l’année. L’été est enfin rythmé par de nombreux concerts, avec en point d’orgue le Microscop’ Festival fin août. Le potentiel est énorme et j’ai hâte de revenir me perdre dans la campagne de Saint-Thual. Venez découvrir le témoignage de Guillaume !
On ne peut pas tout faire
« Même en cent ans / Je n’aurai pas le temps / De tout faire » (Michel Fugain)
Ça fait maintenant un peu plus d’un mois et demi que je voyage. Autrement dit, il me reste un mois avant de rentrer à Dijon. Or, j’ai déjà visité la plupart des lieux que j’avais envie de découvrir, parfois à une vitesse folle. Quand des amis, croisés sur le chemin, me demandent : - « Alors ? Qu’est-ce que tu retires de tout ça ? », je suis incapable de leur répondre ; ou alors par bribes, de manière décousue. Non pas que je n’ai rien appris, bien au contraire ; mais j’ai le sentiment de ne pas avoir le recul nécessaire. Pour le moment, je prends les informations et je les restitue telles quelles. Et rien que ça me prend déjà beaucoup de temps. En moyenne, pour une visite, je compte, au minimum : deux heures d’entretien, quatre heures de rédaction de la page dédiée au lieu et quatre heures pour mettre à jour mon journal de bord. Sans compter les heures passées au volant ou à actualiser mes réseaux sociaux. Pourtant, loin de moi l’idée de me plaindre ! Car aucune de ces tâches ne m’apparait comme une contrainte et la vie en itinérance est magique. Simplement, j’ai parfois l’impression de courir ; d’un lieu à l’autre ou d’un ami vers un autre. Les moments où je me retrouve seul ont, jusque-là, été relativement rares ou plutôt courts et ils sont principalement dédiés au travail de rédaction. Alors que j’imaginais avoir un peu de temps pour randonner, lire, jouer de la guitare ou justement analyser mes données, il faut me rendre à l’évidence : on ne peut pas tout faire.
Vacances en famille
La semaine qui s’annonce devrait donc m’être particulièrement salutaire. Ce matin, je rejoins une partie de ma famille, réunie au Croisic. Après une petite semaine dans le Tarn-et-Garonne fin juillet, c’est la deuxième semaine de vrai repos que j’ai planifié dans le cadre de mon exploration. La maison que nous avons louée est située à l’extrémité Nord-Ouest de la péninsule du Croisic. Seule une petite route sépare la terrasse surélevée de la plage de granit. Après deux heures de route en accordéon et à jouer de l’embrayage, je ne suis pas mécontent d’arriver. Qui plus est, j’arrive à l’heure de l’apéro ; et l’apéro, dans ma famille, c’est sacré. Et puis, je retrouve mon neveu ; deux ans presque et demi de sourires et de mignonnerie. Pendant les jours qui suivront, c’est d’ailleurs ce p’tit bout de moins d’un mètre de haut qui rythmera notre quotidien.
« Hey ! Tu prends l’apéro ? » (Patrick Chirac)
Qu’il est agréable de se laisser porter par la journée sans d’autres objectifs que de prendre l’apéro ! Je pense qu’on pourrait résumer mon activité de cette semaine comme suit : 8h30 / Je me réveille aux bruits de la pile électrique en train de petit-déjeuner. 10h / J’organise des voyages en fusée pour des cochons, des vaches et un éléphant en mal de conquête spatiale spatiale. 10h30 / Je corrige les fôtes repérées dans mes textes par ma sœur, Marion. 11h30 / Je rejoins mon père au marché acheter des huitres ou des crevettes pour l’apéro. 13h / Apéro. 14h30 / Je joue à la dinette dans mon van, la nouvelle attraction de mon neveu. 15h30 / Je me remets à travailler, parfois accompagné de Gwenn, mon beau-frère. 17h / Nous rejoignons le reste de la famille sur une des plages du Croisic abritées du vent. 20h / Apéro. 22h30 / Ma mère râle parce qu’elle n’a pas d’atouts. 23h15 / Enivré par le Calva, Gwenn tente une garde et appelle mon roi. 00h00 / Rue déserte, dernière cigarette, plus rien ne bouge. Et rebelotte le lendemain.
© Gwenn
« J’ai une blague sur les magasins, mais elle pas supermarché »
Si les apéros sont parfois dignes d’un trois étoiles, les blagues de Gwenn moins. Mais ce que j’aime bien chez lui, c’est qu’il ne renonce jamais à trouver la meilleure forme possible pour masquer la faiblesse du fond. C’est recherché, c’est fin, ça passe souvent inaperçu et c’est bien ça qui me fait le plus rire. Je pense que je suis parmi son meilleur public. Ma sœur Marion, elle, ne les entend plus j’ai l’impression. Et pourtant elle s’essaie parfois aussi aux calembours, en particulier au moment de l’apéro. L’un comme pour l’autre, je ne me risquerai néanmoins pas à illustrer mes propos. Sorties de leur contexte, certaines blagues sont quand même beaucoup moins drôles.
Concert au marché
« I met my love by the gas works wall » (The Pogues)
Au début de la semaine, j’ai proposé à Gwenn d’aller jouer sur le marché. Jusqu’aujourd’hui je n’ai pu me mettre en scène devant les étalages de fruits et légumes qu’à deux reprises seulement ; et c’est frustrant. C’est donc tout contents que nous rejoignons le centre-ville du Croisic à la recherche d’un spot à l’ombre. Les travées sont étroites et les espaces qui pourraient accueillir notre éphémère formation sont réduits, voire inexistants. Alors que la voie s’élargit, nous tombons devant un bistrot : les Gaouch. La terrasse est à l’ombre et plutôt bien située ; nous partons nous enquérir auprès de la tenancière : - « Bien sûr les gars, mettez-vous là ! ». Un café, une clope, nous installons notre barda et accordons nos violons : - « Tu laisses passer les deux premières lignes et tu chantes ». Oui chef ! Avec Gwenn, nous avons répété le matin même, dans le jardin. Le set que nous avons préparé compte une petite dizaine de chansons, mêlant jazz manouche et folk. De After you’ve gone de Django Reinhardt nous passons à Heart of Gold de Neil Young. Et puis, tout dérape ! Il en faut peu pour être heureux donne le signal d’un set qui vacille vers le répertoire des Duke’s. Alors que nous pensions achever notre récital sur Bella Ciao, un badaud qui nous observait du coin de l’œil en battant du pied nous rejoint. – « Je peux faire un morceau à l’harmonica avec vous ? ». Bien sûr Jean-Pierre ! Dirty Old Town résonne sous les tonnelles des commerçants et sur la terrasse, tout le monde est content.
© Marion
Le Village
« Just can’t wait to get on the road again / The life I love is making music with my friends » (Willie Nelson)
Au bout de six jours, il est temps pour moi de reprendre la route. Je suis attendu ce soir au Village, un ancien corps de ferme situé à quelques kilomètres au sud de Dinant où se déroule ce weekend le Microscop’ Festival Avoir ma famille autour de moi cette semaine m’a fait beaucoup de bien. C’est important pour moi d’avoir leur soutien et je suis conscient de la chance que j’ai. Au moment de partir et comme à chaque fois, j’ai un peu les boules ; mais ça s’estompe de plus en plus vite. Devant moi, j’ai près de deux semaines pour parcourir la Bretagne, que je ne connais pas vraiment. La route est agréable et je regrette presque de suivre la quatre-voies sur quelques kilomètres. C’est plus rapide certes et c’est gratuit – depuis l’Edit de Nantes apparemment – mais on n’a pas le temps de profiter du paysage. Au bout de deux heures et demi, j’arrive à proximité de Saint-Thual, en Ille-et-Vilaine. Je me gare en bord d’un bâtiment que je crois être le Village. Pas un chat à l’horizon et au fond de moi, j’espère que ce n’est pas là. Car depuis une fenêtre de la cour résonnent Jul et Bande Organisée ; et je ne suis pas en mode second degré là tout de suite. Guillaume, que je joins par téléphone, me dit de venir le rejoindre au bout du chemin de l’autre côté de la route. Ouf !
« I became interested in folk music because I had to make it somehow » (Bob Dylan)
Comme pour le Relais Montagnard, l’équipe n’aura pas le temps de passer au crible de ma grille d’entretien. Ce weekend, c’est l’évènement de l’année : - « Si tu veux découvrir les gens, c’est ces quatre jours qui comptent » m’avait dit Guillaume. Le Village est en effet en ébullition quand j’arrive. Personne ou presque n’a les bras croisés. Guillaume me fait un topo rapide sur le fonctionnement du lieu et l’organisation du festival ; apparemment, ils sont bien dans le planning et il ne reste plus grand-chose à faire aujourd’hui. Ici, les collectifs sont pros et ça se ressent. La programmation ? De la musique pour faire la fête ! J’ai l’impression d’être bien tombé et ça se confirme quand, au bout de dix minutes à installer des cendriers, on me propose de faire une pause et de goûter la bière locale. Dany, avec qui je me retrouve à échanger, connait un peu Dijon. Il a des copains qui sont dans le collectif de l’Engeance. A une question plutôt banale, une réponse inattendue : - « Je joue de la Folk ». Pardon ? Jusque-là, je pensais que j’étais le seul à aligner ces cinq mots. Forcément, on s’entend bien. Je lui fais part de mes récentes découvertes, il me fait noter tous ses artistes références : Iron&Wine, Patrick Watson, Blue Rose Code, Bon Iver, Timber Timbre, etc. Je n’en connais presque aucun. Au moins, nous nous retrouvons sur The Tallest Man on Earth dont j’ai interprété The Gardener pendant mon voyage. Depuis les cuisines, la voix forte de Lilie nous parvient jusqu’aux oreilles : - « Le couscous est chaud, à table ! ». Je pense que, de ma vie, je n’ai mangé meilleures boulettes ; recette spéciale de la grand-mère. C’est important les grand-mères.
Le Roux d’secours
« Il sait même pas ce que c’est un ré mineur » (BetaBlock)
Plus tard dans la soirée, je rejoins l’équipe de la régie, Tiphaine, Théo et Nico. Quatre énormes consoles lumineuses et dotées d’écrans de contrôle sont installées sous la tonnelle devant la scène. Des notes collées sur des bouts de papier viennent, je suppose, éclairer les régisseurs sur les boutons à manipuler selon tel ou tel groupe. Sur la console de droite, un plus gros post-it, Le Roux d’secours ; c’est Tiphaine, parce qu'il est roux. Discuter avec lui aura d’ailleurs été un des grands plaisirs de cette visite. Passionné et dithyrambique, il joue de sa bonhommie pour accrocher les conversations. Bien sûr, il tente de m’expliquer le fonctionnement de sa console mais je n’y pige pas grand-chose, d’autant plus que Nico vient de sortir de son sac une bouteille de bon whisky. En attendant le crash test qui doit permettre de vérifier que l’installation électrique tiendra le coup, Tiphaine passe quelques sons des groupes qui se succèderont sur scène le lendemain. Sur une de leurs chansons, Rage against the bassist, BetaBlock dégomme… le bassiste ; une running joke apparemment. D’ailleurs Théo en a plein les sacoches : - « Vous savez ce qu’on fait quand un bassiste tombe à l’eau ? On lui jette sa basse ». Pas cool mais tout le monde se marre alors moi aussi. Je profite de la bonne ambiance pour ramener la bouteille de rhum que mes parents m'ont ramené de Martinique. Succès garanti ! Parcourant le site à grandes enjambées, Benjy, l’électricien en chef, commence à stresser. Les gars responsables de la salle électro hardcore n’ont pas fini d’installer leur matériel et il est déjà 22h. Quand tout le monde est enfin prêt, le son est poussé à son maximum et Théo et Nico font briller les milles ampoules installées sur la scène. Benjy revient avec son multimètre ; ça va être juste. Mais on verra demain, il est temps d’aller se coucher. Enfin, pas tout le monde ; l’équipe de la régie jouera à la console jusque quatre heures du matin. Des grands gamins.
Ouverture du festival
Le lendemain, dernier briefing avec l’équipe régie / sécurité à laquelle j’ai été affecté. Attablé derrière l’enceinte du festival, dans le coin réservé aux bénévoles et aux artistes, Guillaume annonce la couleur : - « Votre attention s’il vous plait, fermez-bien vos gueules, je vous aime ». Le planning des roulements est distribué aux binômes de bénévoles ; je serai avec Stéphane. Stéphane est bénévole dans l’âme, tout comme sa compagne Solène. Il est de tous les petits et gros événements aux alentours et connait parfaitement les rouages et l’organisation des festivals. Ce sera un peu mon papa de ces deux jours. Des talkies-walkies sont distribués et programmés sur le Canal 2. Dirigée par Guillaume, toute l’équipe fait le tour des différents postes : billetterie, passe sanitaire (sic), parking public et bénévoles, toilettes sèches. Comme un premier de la classe, je prends des notes sur mon téléphone. Un peu avant 14h, j’accroche mon talkie-walkie sur la poche de mon jean et pars à l’assaut de la billetterie où je serai posté les deux prochaines heures. Deux heures, quarante personnes. Nous en attendons quatre cents, préalablement inscrites sur HelloAsso. Au parking ensuite, même constat ; il n’y a pas foule. Il faut dire que les concerts ne commencent qu’à 20h. Jusque-là se succèderont plusieurs DJ sur scène en mode chill. Chill, certains festivaliers ont déjà dépassé ce stade. Dans le groupe des six jeunes filles arrivées dès l’ouverture, deux sont déjà complètement ivres mortes.
Foule au parking
Pause. J’en profite pour aller faire une micro-sieste dans le van. Je ne sais pas si c’est le whisky ou le rhum de la veille mais j’ai un peu de mal aujourd’hui. Et surtout, je sais que je vais devoir veiller tard, voire très tard dans la nuit. Au bout de vingt minutes, je me sens déjà plus d’attaque. Je rejoins la salle du catering et me prépare une belle assiette que je déguste en compagnie des musiciens de Maracujah, attendus sur scène en fin de soirée. Sur le parking, il y a déjà beaucoup plus de monde. Stéphane est maitre dans l’art de garer les voitures pendant que je les oriente à l’entrée. J’aime bien ce poste. Tout le monde est content d’arriver, on discute parfois un peu en fumant des clopes ; un groupe ira même jusqu’à aller me chercher une grosse pinte de punch ! Je suis une attraction temporaire ; un dijonnais perdu dans la campagne Bretonne avec un gilet jaune. Cette « renommée » me vaudra bien d’autres verres plus tard et j’en profiterai allègrement.
BetaBlock, c’est d’la merde
« Ils sortent les nunchacks, c’est la panique » (Tortues Ninja)
Quand on est bénévole, il faut s’attendre à ne rien voir ou presque des concerts. Cependant, Guillaume a bien planifié les choses et, même si j’ai raté le premier groupe, j’ai trois heures devant moi avant de reprendre mes fonctions. Sur scène, le groupe BetaBlock remue le public de ses paroles pas toujours catholiques ; un mélange de punk et de rock libérateur. Le chanteur – qui se trouve être le sosie de mon ami Sylvain du Relais Montagnard – harangue les festivaliers de sa voix râpée et les exhorte à la bagarre. Je ne m’étais pas trouvé au milieu d’un pogo depuis… je ne sais même plus à quand remonte la dernière fois. Je suis en sueur, j’ai de la bière partout sur le t-shirt et je souris à pleine dents. Le groupe reprend pour la énième fois le générique des Tortues Ninja. BetaBlock c’est vraiment d’la merde… Mais quelle merde !
DJ Tinder
« Ce rythme qui t’entraine jusqu’au bout de la nuit / Réveille en toi un tourbillon de folie » (Début de soirée)
Entre les morceaux, j’enchaine les allers-retours à la buvette des bénévoles ; je suis lancé. A la Billetterie, on a pourtant besoin de remplaçants. C’est ma pause mais je me propose pour gérer les entrées. L’ambiance est bonne entre bénévoles et j’entends plutôt bien le son de Maracujah qui vient de démarrer : - « Toutlemonde, toutlemonde ! ». C'est du reggae. A côté de nous, les portes du hangar où la rave party bat son plein vibre comme jamais. Je n’y aurai jamais tenu plus de cinq minutes ; je n’ai pas les codes je crois. A partir de minuit, nous n’acceptons plus que les ceux ou celles qui acceptent de nous faire un pas de danse. Les corps se balancent encore plus que dans la fosse. Avec Aurélie, nous ne marchons plus, nous dansons, sans pouvoir nous arrêter. DJ Tinder est debout sur la table de la scène ; ses sons transportent tout le monde dans la cour du festival.
After the party
« Tiken Jah Fakoly, c’est mon groupe préféré » (JC)
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Ne restent plus que les gros teufeurs dans le hangar. Ils ont une demi-heure de répit. Je tente de transférer ma bougeotte sur la musique hardcore. Non vraiment, ça ne fonctionne pas. Dehors, une jolie brune m’alpague : - « Hey, ça fait longtemps ! ». Je ne dément pas et nous nous prenons dans nos bras. Une séance de calinothérapie comme j’en ai rarement vécu. Ça aussi, ça m’avait beaucoup manqué. Je ne comprendrai jamais les gens que ça rebute ; moi, ça me reboote. Sur scène, les régisseurs et les bénévoles s’activent. Il y a des câbles de partout ; je ne sais vraiment pas comment ils font pour s’y retrouver. A la force de mes bras musclés, j’emporte dans le local de stockage quelques amplis. Je donne ce qu’il me reste d’énergie pour le collectif. Malgré leur fatigue, tous sont sur le pont ; et c’est beau à voir. Sur le parking en contrebas, des afters s’organisent. On sort ce qu’il reste d’alcool, on discute à la lumière des camions, on trinque. J’aime bien les afters. D’ailleurs, il y en a une réservée aux bénévoles sur le site. Kali, le batteur de BetaBlock, a sorti sa guitare ; il n’en fallait pas plus pour me chauffer et bien aguerri sera celui ou celle qui me l’arrachera des mains. Avant de rejoindre mon van, je croise Buba, ancien régisseur de Tiken Jah Fakoly. Il a trouvé très beau l’émerveillement que j’avais sur le visage à mesure que s’enroulaient les câbles et que les caisses se remplissaient sur scène. Moi, j’admire Buba ; il a dû avoir mille vies avec son boulot. Et il a toujours le sourire. Quand je serai grand je voudrais être Buba… et Didier aussi ; mais ça c’est une autre histoire et puis on ne peut pas tout faire.
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