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Un festival de copains

Dernière mise à jour : 25 juil. 2021

Je le savais et le redoutais. Pendant presque dix jours, point de tiers-lieux pour m'accueillir. Mais la Nature n'aime pas la vide et je n'aime pas la solitude. Dans cet article - qui n'aborde cette fois aucun tiers-lieu : Pierre-Emmanuel Barré, Mike Horn, Buzz l'Eclair et Joe Dassin.



Casque à pointes et bouclier de chêne vert


Quand j’arrive à Saint-Remèze, Lucas est en train de tondre une partie de son jardin. Une « gestion différenciée » selon ses mots. L’autre partie est laissée en « libre évolution » permettant à un cortège d’espèces du plateau de profiter d’une Nature un peu moins perturbée par l’Homme. C’est d’ailleurs ce concept, appliqué aux écosystèmes forestiers, qui est en partie à l’origine de notre rencontre, quelques années plus tôt. Lucas avait été recruté comme stagiaire au Syndicat de Gestion des Gorges de l’Ardèche et sa mission consistait à mettre en place à suivi à long-terme des forêts de la réserve naturelle. Je coordonnais pour ma part l’application d’un suivi scientifique forestier au niveau national mais ce dernier n’était, jusque-là, pas adapté aux forêts méditerranéennes. Une aubaine donc. Depuis, Lucas n’a plus quitté l’Ardèche et s’est investi aussi bien dans ses gorges d’adoption qu’au niveau national où il est rapidement devenu le référent « forêts » du réseau des réserves naturelles. En plus d’avoir été mon binôme pendant près de 8 ans, il est aussi aujourd’hui un excellent ami que je suis très heureux de retrouver sur mon itinéraire.



« En huit ans, je n’ai jamais vu ça » (Lucas)

Au-dessus de nous, les nuages laissent de temps en temps passer quelques averses. Ces dernières années et toujours en plein été, la pluie s’est invitée quasiment à chacune de mes visites, ce qui fait dire à Lucas que je porte la poisse. Je ne suis pas certain que la végétation du plateau de Saint-Remèze soit de cet avis mais accepte néanmoins l’étiquette qui m’est attribuée. Au repas succède un café au jardin. Nicolas, un ancien collègue de Lucas, est de passage. Nous nous enfonçons dans les chaises longues et nous renversons dans les derniers potins locaux. En les entendant échanger, je m’immerge dans la vie du territoire ; des histoires banales à première vue mais qui, éclairées de multiples regards, renvoient à un système souvent complexe fait de relations entremêlées et de postures politicardes. Les écouter me conforte néanmoins dans l’idée que c’est à cette échelle que j’ai envie d’évoluer dans les prochaines années.


« Tu ne reprendrai pas un bout de Pumpet ? » (Thierry)

Le reste de l’après-midi est calme et je ferme les yeux. Réveillé par une nouvelle averse, je suis contraint de regagner l’intérieur de la maison et de poursuivre ma sieste sur le canapé. Plus tard, nous rejoignons le centre de Saint-Remèze. Nous sommes invités par des amis de Lucas qui, depuis trois ans, retapent une vieille maison en pierre du centre-ville. Le projet est titanesque : un magasin au rez-de-chaussée, un gite avec trois chambres au premier étage et l’habitation principale au deuxième étage. Aujourd’hui, seul cet étage est terminé et le résultat est magnifique : une petite terrasse, aménagée dans ce qui étaient les combles, surplombe les jardins intérieurs du village. Je suis admiratif de leur courage et de leur savoir-faire. Moi que les travaux rebutent, je ne peux cependant m’empêcher de penser qu’ils sont complètement fous. Le lendemain, Lucas accueille ses parents, que je rencontre pour la première fois. Rendez-vous est pris dans l’Aude, leur fief, dans quelques mois ou années. En attendant, je poursuis ma route. En l’absence de rendez-vous ces prochains jours, la tournée des tiers-lieux se change temporairement en tournée des copains. Et je ne boude pas mon plaisir.



The Castle in the French Valley


Je quitte l’Ardèche, direction le Gard ; j’ai le sentiment de me faire huer par tous les locaux qui me voient prendre la direction du sud. Car en dehors de la solidarité affichée dans certaines luttes (contre le forage de gaz de schiste notamment), les Ardéchois et les Gardois ne semblent pas être les meilleurs amis du monde. En témoignent les expressions qui fleurissent la frontière depuis la nuit des temps, telles que : – « Mieux vaut une taupe dans ton jardin qu’un gardois comme voisin ». Ch’ti d’origine, expatrié à Dijon, je me sens assez peu concerné… J’ai rendez-vous à proximité de Saint-Etienne-Vallée-Française, au Gite de l’Elzet, où sont installés Mina et Malick. Depuis Saint-Jean-du-Gard, je n’ai traversé aucun village ni croisé aucune autre voiture. Les lacets s’enchainent sur une route étroite et magnifique qui surplombe le Gardon de Mialet. En montant au lieu-dit, je prie pour ne rencontrer aucune voiture ; je serai incapable de faire marche-arrière tant la route s’est resserrée. Après une dernière épingle, je m’engage dans un chemin empierré en descente et me retrouve dans un lieu paradisiaque ! le Gite de l’Elzet est un ancien château tenu par une anglaise, Jeaves, expatriée depuis de nombreuses années. Comme Jane Birkin, Jeaves a conservé son accent d’origine fait de roulades et où le « U » est systématiquement remplacé par un « EW ».


« Je t’ai dit que j’avais rencontré Pierre-Emmanuel Barré ? » (un gars relou)

J’ai rencontré Mina et Malick à Dijon. Nos chemins se sont entrecroisés à plusieurs reprises mais nous avons surtout fait tous trois partis du Club de Ukulélé de Dijon – les Duk’es – pendant quelques années. L’année précédente, en remontant depuis Valleraugues, j’étais venu les rejoindre près d’Anduze où ils étaient alors installés. J’avais alors eu la chance de rencontrer, à l’occasion d’un concert de quartier, leurs voisins VIP : Pierre-Emmanuel Barré, Giédré et Alexandra Lamy. Depuis, je raconte à quiconque n’a pas envie de l’entendre cette soirée inoubliable où j’ai accompagné l’ancienne comparse de Jean Dujardin sur des cœurs d’Aretha Franklin. Mina et Malick occupe un petit logement dans le château, le seul à ne pas avoir de terrasse. Mais ça n’est d’aucune importance : tout le site constitue une énorme terrasse où ils peuvent évoluer à loisirs.



« Tu ne reprendrai pas un peu de glace au petit épeautre ? » (un autre gars relou)

Rejoints par deux voisins, Nico et Sophie de la Yourte Etoilée, nous nous rendons aussitôt à Sainte-Croix pour un concert. La guinguette est en bord de rivière. Un food-truck propose notamment des bières locales et des frites maison que nous nous empressons de commander. Une cinquantaine de personnes sont déjà sur site et je ne peux m’empêcher malgré moi de juger leur apparence. Sarouels, dreadlocks, tresses, chemises et robes bariolées : un concentré de clichés comme nous aimons en avoir sur tous ces gens qui ne consomment pas comme nous. Aux sons du trio de musique traditionnelle alternative – forcément – les corps se déhanchent et virevoltent en bourrée ou en scottish. Tous arborent un sourire non-faussé et une vraie joie de vivre.


« On qualifie d'impossible les choses que l'on n'a pas vraiment envie de faire. » (Mike Horn)

Le lendemain, en attendant que Malick émerge, je trouve le confort d’une chaise longue à proximité de la piscine. Pour ce voyage, j’ai téléchargé sur ma liseuse quelques livres de Mike Horn qu’on m’a conseillé avant de partir. Je décide de commencer par Latitude 0°, une expédition en solitaire autour du globe où il ne s’est écarté de l’équateur que de 40 kilomètres au maximum. Un fou furieux. Je me surprends à me passionner pour son récit, entrecoupés de passages où il fait part de ses émotions et de ses ressentis, sans tabous. Depuis les Cévennes, je m’évade en plein océan atlantique, première étape de sa traversée, et probablement la plus aisée considérant ce qui l’attend en Amazonie. Malick réveillé, nous descendons au jardin récupérer quelques légumes. Les tomates ne sont pas encore rouges. Tant pis. Il est midi et demi, j’ai quelques minutes pour descendre à la Maison de Santé de Saint-Etienne où Mina m’a pris un rendez-vous pour ma deuxième injection. Je deviens ainsi un citoyen libre et libéré ; quelle ironie !


« Tew ne westes pas plew longtemps ? » (Jeaves)

L’après-midi est calme. Je réfléchis à mes prochains mouvements. En dehors de La Distillerie à Lodève que dois venir visiter en fin de semaine suivante, je ne suis pas parvenu à trouver de tiers-lieux culturels sur ma route qui veuillent bien m’accueillir. Je m’y étais pris tôt pourtant, presque deux mois à l’avance mais il faut croire que ce n’étais pas suffisant. Je prendrai donc mon mal en patience et profiterai de ces moments de creux pour avancer dans ma réflexion ou pour profiter de la région tout simplement. Mina et Malick partis en weekend dans la Drôme, je décide de rester à l’Elzet une nuit supplémentaire. Le lieu est idyllique et j’aimerais prendre le temps de rédiger mon journal de bord, notamment mon séjour au Plateau 7. Et puis, j’ai peu le temps, véritablement, de profiter de tout le confort qu’offre mon van. Cette pause solitaire est donc la bienvenue !


« Vers l’infini et l’au-delà » (Buzz l’Eclair)

Réveillé vers 8h et rafraichi par un café noir et brûlant, j’ouvre mon ordinateur et commence par répondre aux impératifs : mise à jour du site, mails, rendez-vous, etc. J’entame ensuite l’histoire de mon passage au Plateau 7. Et comme d’habitude, je termine à 14h, sans avoir quasiment levé la tête de la matinée. Je suis à la fois frustré du manque de temps dont je dispose pour ces exercices de rédaction mais aussi mécontent de me rendre compte que je ne profite pas de ces temps off pour aller crapahuter et découvrir plus intensément les magnifiques endroits que je traverse. Eternel insatisfait same old, same old. Cette après-midi, le timing est serré : je viens de me rendre compte que, sur ma route vers Saint-Bauzille-de-Putois, se trouvent mes très bons amis Clara et Thomas. Et je ne peux pas l’ignorer ; je suis incapable de passer à proximité de copains sans au moins les saluer. Et Clara – comme Thomas d’ailleurs – compte beaucoup pour moi. En tant que « collègue », elle m’a fait confiance et a accompagné mon précédent projet sur les forêts avec sa patte d’experte et une facilité déconcertante ; je lui en suis extrêmement reconnaissant. Au bout d’une heure et demi à se raconter nos dernières histoires, je dois néanmoins déjà reprendre la route. Cette fois, direction Saint-Bauzille-de-Putois où m’attend notamment Antoine, rencontré il y a quelques jours au Moulinage de Chirols.



Notes en vrac


A partir de là, point de récit chronologique. Tout s’est entremêlé pendant ces quatre jours et mes principaux souvenirs sont principalement liés à des annotations que je laissais de temps à autre sur mon téléphone. En vrac :


  • Grand-mère qui danse. Nous sommes aux Transes Cévenoles, un festival de musique localisé sur la commune de Sumène. Du fait des conditions sanitaires, le festival a décidé de limiter l’affluence cette année et, en conséquence, de rendre l’entrée payante. D’après mes comparses, le village et le lieu du festival apparait vide comparés aux autres années. Sur scène, Moonlight Benjamin. Je ne sais si c’est du fait de la fatigue accumulée après la soirée de la veille (à La Grange) mais je n’accroche pas plus que ça et mon balancement doit ressembler à un celui d’un gars pas très à l’aise dans ses baskets. Devant moi, l’exact opposé : une dame assez âgée – donnons-lui au moins 75 ans – bouge son corps dans tous les sens, sans s’arrêter. Elle me fait penser à une autre dame – d’un âge équivalent – que j’avais l’habitude de croiser lorsque, avant que le covid ne pointe son nez de virus, je fréquentais les Tanneries à Dijon. Comment font-elles pour déployer une telle énergie ? Ou plutôt comment se fait-il que je sois profondément incapable d’en faire de même alors que j’ai moins de deux fois leur âge ? Je me sens vieux. Heureusement, le lendemain me prouve le contraire. Mais l’énergie des deux groupes – Heeka et Barrut – aide beaucoup !



  • Six degrés de séparation. Le lieu dans lequel j’ai posé mes affaires pour quelques jours est un terrain appartenant à Pascal, en bord d’Hérault. Tous les ans et depuis près de 10 ans, ils sont plusieurs amis – tous plus ou moins issus du Master Ingénierie en Écologie et Gestion de la Biodiversité (IEGB) à Montpellier –, à se rejoindre pour les Transes. Et chaque année, la guinguette de Pascal s’enrichit de nouvelles constructions artisanales. Depuis mon départ, il n’y a pas un seul lieu où je n’ai pas réussi à établir de connexions avec mon passé. Et la guinguette de Saint-Bauzille ne déroge pas à la règle. Pascal a longtemps évolué au CEN Languedoc-Roussillon, tout comme Pierre, désormais au Parc National des Cévennes, et que j’avais déjà rencontré. Lise, la compagne d’Antoine est à ASTERS et nous nous étions croisés il y a quelques années à l’occasion d’un colloque gestionnaires – chercheurs, organisé à Annecy. Enfin, Olivier, arrivé plus tard durant le séjour, est venu me récupérer à la gare de Sète où, au congrès des conservatoires, je représentais le réseau des réserves naturelles. Quelques années plus tard, je l’avais d’ailleurs recroisé, complètement par hasard, au Festival Diamant Vert dans le Cantal. Enfin, j’ai réalisé plus tard, grâce à Charlotte, que Lucas – que j’ai quitté il y a quelques jours – a suivi le même master et qu’en conséquence, il connait une bonne partie des personnes que j’ai côtoyé durant mon séjour à Saint-Bauzille. C’est fou ! Et ce n’est probablement pas fini…


  • Gamins / câlins. A la vue d’une famille, en descente en canoë sur l’Hérault ou vers la guinguette de Pascal, j’ai toujours un peu la vue qui se brouille. J’ai longtemps apprécié ma vie de célibataire puis en couple sans enfants. Mais il faut croire que les hommes aussi ont une horloge interne et la mienne sonne de plus en plus fort. Et je ne peux m’empêcher de m’imaginer à la place de ce père qui tire son fils depuis les eaux calmes de l’Hérault jusque dans le canoë, tous deux rigolant de la situation bancale de leur embarcation qui tangue. Ça aurait pu être moi. C’est manqué ; enfin pour le moment. De la même façon, voir les couples se serrer dans les bras ou simplement saisir un moment fugace entre deux amoureux me renvoie à ma propre situation. Je n’aime pas la solitude, je ne me fais pas à la vie de célibataire. Et pourtant, je sais aussi que j’ai besoin de vivre cette période, pleinement, avant d’ouvrir à nouveau mon cÅ“ur à d’autres. - « Mon cÅ“ur est pris mais mes nuits sont libres » disait un ami il y a quelques années. Je ne dirai pas que ça s’applique tout à fait à ce que je vis mais je ressens que je ne suis pas prêt à aimer avant un moment. En tout cas, je dois apprendre à ne plus rien attendre de rien ; je me laisse bercer. Sur ces pensées, je me retourne sur ma serviette et tente de rejoindre Mike Horn dans sa folle traversée de l’Amazonie. Ce mec est complètement timbré !



  • Joe Dassin. Depuis quelques années maintenant, je prends beaucoup plus mon pied à chanter en anglais qu’en français. Une histoire de sonorités plus qu’autre chose et aussi parce que l’équivalent de Bob Dylan en français c’est Hugues Auffray. Bref, on pose une guitare dans mes mains et ceux ou celles qui me connaissent savent qu’il est difficile de me l’arracher une fois l’instrument agrippé. Pour jauger un peu le public de la guinguette, je passe de Neil Young à … Céline Dion. Ça passe. Céline passe partout. Enfin presque ; Pascal s’éloigne et je tente un autre morceau, plus proche de ses couleurs. Car je l’ai entendu jouer plus tôt et mes oreilles ont passé un excellent moment. Comme dans mon cas, la voix de Pascal change du tout au tout quand il passe du français à l’anglais et son timbre folk est vraiment beau. La guitare finit par me revenir et en feuilletant le cahier de chansons d’Antoine – qui se débrouille aussi très bien –, je tombe sur « Salut les amoureux » de Joe Dassin. Et pourquoi pas ? L’émotion fait vibrer mes cordes vocales ; chanter en français aura toujours cet effet qu’on ne peut pas ignorer le sens des paroles. Il y a quelques semaines, sur le marché de Dijon, un commerçant m’a lancé : - « Chante en français, bordel ! ». Ça va, c’est pas l’Eurovision non plus. Il reste néanmoins que je me questionne sur mon identité musicale. A creuser. La fin de l’après-midi résonne au son de l’Unplugged d’Eric Clapton. Pascal est vraiment très bon.


  • Douches natures. S’il y a une chose que j’aime particulièrement en itinérance, c’est me laver en pleine nature, derrière le camion ou dans les rivières dans lesquelles je me baigne. J’évite les campings et croise tellement peu d’occasions de prendre des vraies douches que j’ai toujours ma boite à savon avec moi. Et, dès que l’occasion se présente – c’est-à-dire quand il n’y a personne ou quasi-personne dans les environs – je fais mousser mes cheveux et lave mes pieds noircis par la poussière des chemins.



  • Frigo. A la guinguette de Pascal, c’est abondance. De bière, de bouffe, de tout ! Une cagnotte permet la libre consommation de tout ce qui se trouve sur place. Ce qui est certain, c’est que je me souviendrai longtemps de ces énormes planchas de légumes et de brochettes lancées par Antoine, à toute heure de la journée ou de la nuit. Bref, nous ne manquions de rien. Alors pourquoi ai-je laissé pendant quatre jours le frigo du camion tourner sous un soleil de plomb ? Je me le demande encore… Quoiqu’il en soit, le soleil a chauffé, le frigo a tiré dans les dernières réserves de la batterie secondaire que même les panneaux solaires ne parvenaient plus à alimenter et paf. Un fusible qui saute. Arrivé à Montpellier chez Clara (rencontrée le premier jour de mon périple), je suis obligé d’arrêter le frigo… et de réparer à la va-vite. Fier comme MacGyver qui viendrait d’inventer le café, je prends tout en photo et influence le monde entier sur Instagram.



  • Oreille bouchée. Chaque année, c’est la même histoire. Dès que je me baigne, dès que je mets la tête sous l’eau, je me retrouve sourd d’une ou deux oreilles. Et c’est chiant, très chiant. J’ai beau le savoir, depuis mon départ j’ai sauté depuis les berges, suivi des poissons frétillants dans le Gardon et fais le poirier dans la Méditerranée. Le mec n’apprend rien de rien. Lorsque je me réveille à proximité de la réserve naturelle de L’Estagnol, je suis complètement sourd d’une oreille. Et malgré les gouttes récupérées en pharmacie, je le resterai encore deux jours. Une éternité !



  • Terre rouge. Le Lac du Salagou est un lac de retenue artificiel. J’avais découvert cet endroit sur les conseils d’un ami l’année précédente et Pascal m’a proposé de l’y rejoindre pour un concert organisé au relais nautique d’Octon. La terre rouge des berges du lac est toujours un spectacle incroyable. Ces ruffes, comme on les appelle localement sont des grès et des argiles chargés en oxyde de fer. Une fois que la science a parlé, la magie parfois se tait. Dommage. Arrivé en avance, je pose mon hamac entre deux arbres sur la rive. L’eau est plus chaude que tous les endroits où je me suis baigné jusqu’alors. Je décide de nager jusqu’à un petit voilier, Camomille. Je n’ai plus pieds, je touche la coque du bateau et revient rapidement vers les berges, comme un enfant à qui on aurait dit : - « T’es pas cap d’aller jusqu’à la bouée ». Après ma douche sur le parking derrière le camion, j’enfile ma plus belle chemise. Je me sens beau mais n’entend toujours rien du côté droit. Pascal arrive et les bières sont servies. Je lui dis alors que j’ai rarement reçu un accueil comme celui que j’ai eu à la Guinguette. Alors qu’il est souvent difficile de s’intégrer dans un groupe déjà soudé, tous ceux et toutes celles qui étaient là, à toute heure de la nuit ou du jour, à tous degrés d’alcoolémie, ont montré un degré d’ouverture et de sympathie comme rarement j’en ai connu. Et j’avais envie que Pascal le sache ; lui, le grand ordonnateur des Transes, le Guru de la Guinguette, le Clapton de l’Hérault. J’ai fait des rencontres, dont la sienne, qui me marqueront longtemps !



Demain, les affaires reprennent. Grâce à Charlotte, rencontrée aux Transes, j’ai obtenu un rendez-vous à La Grange où nous sommes allés le premier soir de mon arrivée à Saint-Bauzille. Le lieu est magique ; j’ai hâte d'en apprendre davantage !

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