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HISTORIQUE

Au départ, le constat qu’il n’existait aucun espace de coworking à Troyes où Sidonie et Ondrej étaient revenus s’installer. L’envie de créer un projet ensemble, de faire émerger un lieu qui soutienne l’engagement, qui regroupe les initiatives de transitions et qui les diffuse sur le territoire. Après de premières désillusions, Sidonie s’entoure d’autres entrepreneurs : Dominique, Gilles et Marie-Alix aussi en route pour monter un lieu convivial et entrepreneurial ; et puis tout s’enchaine. L’association est créée en août 2017 et le modèle est expérimenté dans un petit local de 400 m². Portes ouvertes, inauguration et déjà 400 adhérents. En 2018, et avec le soutien de la Métropole Troyenne et de nombreux donateurs, l’association déménage dans ses locaux d’aujourd’hui. Suite à une rencontre fortuite, un projet de cantine éthique est imaginé. Elle ouvrira en juin de la même année. Tout va toujours très vite au Rucher Créatif.

BATIMENT

Le bâtiment de 800 m² dans lequel le Rucher a trouvé refuge a notamment abrité une enseigne d’ameublement et de décoration et était à vendre depuis 5 ans. L’association signe un premier bail précaire d’un an. Les travaux et l’aménagement sont en partie réalisés via des chantiers participatifs. Les meubles récupérés au travers d’associations locales. Le bail est prolongé de 6 mois puis le bâtiment est vendu. Deux baux précaires sont signés avec le nouveau propriétaire avant qu’un bail commercial soit conclu, permettant de nouveaux investissements. On trouve dans le bâtiment les espaces suivants : salle de formation, salle de réunion, espace conférence, espace séminaire, rez-de-chaussée avec la Kantinetik et bureaux / open-spaces au premier étage.

SERVICES ET USAGES

Le lieu propose plusieurs services et usages :

  • Location d’espaces (salles, bureaux)

  • Coworking

  • Cours et formations en ligne

  • Ateliers et conférences gratuits sur l’entrepreneuriat, le numérique, le bonheur et la citoyenneté

  • Séminaire, animations

  • La Kantinetik

GOUVERNANCE

Le Rucher Créatif est une association de Loi 1901 qui comptait environ 300 adhérents avant la crise de la covid. Jusqu’en 2019, le Conseil d’Administration était composé des trois personnes, les trois cofondateurs : Dominique, Gilles et Marie-Alix, Sidonie étant à la coordination. Il est depuis composé de 11 personnes, dont des résidents et des partenaires.

MOYENS

L’association emploie trois salariées pour la coordination, la gestion et la recherche de financements. Elle a également récemment embauché un conseiller numérique et a recours à des étudiants en alternance ainsi qu’à des volontaires en service civique et peut compter sur une dizaine de bénévoles actifs. Le budget annuel est estimé aux alentours de 300 000 euros. Les ressources sont partagées à part égale entre recettes propres et subventions publiques. L’association cherche à pérenniser son modèle économique et éventuellement diminuer la part de financements publics dans le budget.

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Le Rucher Créatif
20 septembre 2021

Le Rucher Créatif est un tiers-lieu installé dans le centre-ville de Troyes, dans l’Aube. D’abord expérimenté dans un petit local, le collectif, âgé de 4 ans, est désormais installé dans un bâtiment de 800 m² ayant notamment abrité une enseigne d’ameublement et de décoration. Au départ, l’idée de faire émerger un espace de travail, de convivialité et d’apprentissage. Un lieu ouvert à tous permettant de regrouper les initiatives autour de la transition écologique et numérique. Multi-usages, on trouve aujourd’hui au Rucher Créatif toutes sortes d’activités (coworking, ateliers, conférences, etc.) et toutes sortes de personnes (entrepreneurs, porteurs de projets locaux, etc.). Une cantine en insertion et végan – la première à Troyes – a également élu domicile au rez-de-chaussée du bâtiment. Un modèle de réussite, une organisation professionnelle, le Rucher Créatif est un espace de travail vivant qui fleure bon l’entreprenariat, dans le bon sens du terme !

RENCONTRE AVEC... 

Sidonie, cofondatrice et coordinatrice du tiers-lieu

Raconte-nous comment tout a démarré

 

Avec mon compagnon Ondrej, on a un jour décidé de quitter nos boites et Paris. On s’est mis chacun à notre compte avec l’envie de créer un projet ensemble. On a cherché un espace de coworking à Troyes où nous voulions nous installer mais il n’en existait pas. On s’est dit qu’on ne devait pas être les seuls à chercher ce type d’espaces, surtout à 1h30 de Paris. Et c’est là qu’est née l’idée de créer un lieu. Mais pas uniquement pour faire du coworking. Nous avions en tête un lieu ouvert à tous qui soutienne l’engagement et qui mutualise les initiatives de transitions, qu’elles soient écologiques ou numériques. J’ai commencé à faire le tour des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire sur le territoire (monnaie locale, tiers-lieux, maison des alternatives, etc.). On m’a mis en contact avec d’autres entrepreneurs. Et c’est là que tout a démarré. En juin 2017, je rencontre Dominique, aujourd’hui Président du Rucher. Il avait aussi envie de monter un lieu et s’était déjà entouré de deux autres personnes : Gilles évolue dans la transformation digitale et Marie-Alix gère une agence de communication. Ne leur manquait qu’une personne pour animer un lieu. Ça a matché tout de suite. En août, l’association est créée et en septembre, l’expérimentation démarre dans un petit local de 400 m². Lors des portes ouvertes, les 5 bureaux sont partis en 3h et l’inauguration, le lendemain, a permis à 300 personnes de découvrir nos activités. En quelques semaines, nous avions déjà 400 adhérents !

 

Tout va toujours très vite au Rucher !

 

Oui c’est clair. Même s’il y a de temps en temps eu quelques petits coups de frein. Car dès décembre 2017, nous avons choisi de quitter le premier local qui était en vente et nécessitait beaucoup trop de travaux. Ce bâtiment-ci était à vendre depuis 5 ans. On a réussi à convaincre le propriétaire de signer un bail précaire d’un an. La Métropole nous a soutenu ainsi que de nombreux donateurs citoyens et partenaires techniques. Grâce aux bonnes volontés et aux associations locales, les travaux et l’aménagement ont été rapidement réalisés. Entre temps, nous avions rencontré Jill aux Oiseaux de Passage, le restaurant qu’elle a monté, très investie sur le territoire notamment dans le monde associatif. On lui a parlé de notre envie d’accueillir une cantine et ça l’a tout de suite emballé. Le temps qu’on finisse les travaux, le projet de Kantinetik était monté : cantine sous forme d’entreprise d’insertion, produits locaux donc de saison et en circuit court, menus végétariens voire végan et traiteur zéro déchet. Nous avons rouvert en juin 2018 dans le local actuel (la cantine en juillet). On a fait beaucoup de communication et les anciens résidents sont revenus. Nous avons aussi organisé jusqu’à 4 ou 5 événements par semaine : ateliers, petits déjeuners, conférences, débats, expositions. Nous sommes également aller chercher des financements publics. L’obtention de l’AMI initiatives territoriales de la Région a notamment été un incroyable levier. Très vite, les bureaux étaient quasiment pleins et les salles fréquemment utilisées. J’ai été la première salariée en Septembre 2019, 2 ans après le début de l'aventure. Magali nous a rejoint en Novembre 2019, puis Emeline en Septembre 2020.

 

Vous entretenez des liens avec d’autres réseaux ?

 

Nous participons activement à la mise en place d’un réseau régional de tiers-lieux à l’échelle de la Région Grand-Est. Pour le moment, ce ne sont que les débuts et l’association de préfiguration vient juste d’être créée mais chaque rencontre est très inspirante. J’ai intégré le collège de l’association justement.

Nous animons aussi les acteurs de la création&reprise d’entreprise dans le département de l’Aube.

 

Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?

 

La covid est arrivée au moment où nous étions sur une bonne lancée. L’année de la professionnalisation, nous avons été contraints de fermer nos portes. Je suis pour ma part partie en congés maternité et ai complètement déconnecté. Les administrateurs, à leur compte, ont pris de plein fouet la crise. Heureusement, ils sont restés mobilisés. Des résidents sont restés, d’autres ont déménagé, de nouveaux sont arrivés. Ça a un petit peu bougé quand même. Ça nous a aussi forcé à nous réorienter. On a choisi de prendre le virage de la transition digitale avec un projet qu’on a appelé REBOND et qu’on a réussi à faire financer en grande partie. Pour aider le territoire à rebondir, nous avons notamment mis en place deux nouvelles plateformes : Rucher Network, pour valoriser l’expertise des indépendants et faciliter la mise en relation avec les entreprises du territoire et Rucher Learning, une plateforme de formation. Le parti pris, c’était d’être dans la continuité de nos actions mais en ligne pour garder le lien, permettre aux entrepreneurs locaux de continuer à développer leurs activités et se former, et penser à l’après Covid. En parallèle nous avons reprogrammé tous nos événements en ligne. Et puis, au fil de la crise, les gens se sont lassés des visios. On a programmé de moins en moins d’ateliers en ligne mais on n’a rien lâché. Ça a tenu jusqu’au dernier confinement où les dernières annonces nous ont un peu cassées. On n’avait plus l’énergie de continuer à planifier des événements en ligne. Amplifiée par les yoyos du gouvernement, la charge de travail était devenue trop importante. Aujourd’hui, les événements reprennent, les gens reviennent. On est soumis au pass sanitaire sur un certain nombre d’événements.

 

Au final, le covid, crise ou opportunité ?

 

La crise a été un gros coup d’accélérateur mais je pense aussi que ça a fragilisé le cœur de ce qu’on est. La transition numérique est essentielle et les projets en ligne que nous avons mis en place y contribue. Mais si, en parallèle, le lieu n’est plus vivant, alors toutes les strates n’ont plus aucun sens et ça devient du pur business alors que nous sommes là pour les citoyens, pour les entrepreneurs, pour le territoire.

 

Les tiers-lieux : fragiles ou résilients ?

 

Plutôt résilients. Les collectifs sont agiles. On n’a pas les outils mais on sait où les trouver. Fragiles aussi parce que l’énergie qu’on y met, ça fragilise les personnes. Je reste aussi attentive à la notion de tiers-lieux qui s’institutionnalise de plus en plus. Les tiers-lieux ne sont pas une mode mais du fait des annonces du gouvernement en fin d’été et des moyens qui vont y être dédiés, tout le monde veut lancer son tiers-lieu, d’autres cherchent à dupliquer leurs lieux. Chaque lieu est spécifique à son territoire et à ses citoyens, la gouvernance collective dépend des individus qui la composent, le lieu vit avec ses usagers et les personnes qui l’animent. Il faut se centrer sur le sens qu’a chaque lieu, et ne pas se dire que l’argent public est juste une opportunité. Car à vouloir absolument créer son propre tiers-lieu, on prend le risque de créer des coquilles vides. Ce sont des dynamiques citoyennes, des dynamiques de communs.

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