HISTORIQUE
L'objectif de départ était de réhabiliter une ancienne usine de filage en un lieu d'activités à usage collectif et ouvert, un espace d'habitat participatif ainsi qu'un incubateur d'activités artisanales. Le tout dans une dynamique sociale, écologiques et solidaire.
BATIMENT
Le Moulinage est une ancienne usine de production de fil de soie du milieu du 19ème siècle. Remaniés dans les années 1890-1910 et considérablement agrandis dans les années 1920-1930, une importante partie des bâtiments ont été conçus pour constituer des habitations. Initié en 2015, le collectif du Moulinage de Chirols a acquis le bâtiment en 2019, soit 4 500 m². Enorme.
SERVICES ET USAGES
Le Moulinage recouvre plusieurs usages et activités :
-
Habitat participatif ​
-
Salle de spectacle
-
Lieu d’accueil pour résidence artistique
-
Ateliers partagés pour des artisans
-
Cantine associative
-
Jardin collectif
-
Espace de coworking
GOUVERNANCE
D'abord constitué en association de Loi 1901, le collectif du Moulinage de Chirols est devenue en 2018 une Société Coopérative par actions simplifiée à capital variable (SAS).
MOYENS
​
Aujourd'hui une vingtaine de personnes font partie du "premier cercle". Pour en faire partie, il faut investir 500 € au minimum. Le budget global est de 2 millions d'euros, dont 200 000 € ont été consacrés à l'achat du lieu. Les ressources proviennent en partie de l'apport des coopérateurs sociétaires, de subventions, mécénat ou dons et d'emprunts bancaires.
Le Moulinage de Chirols
8-10 juillet 2021
Le Moulinage de Chirols est un projet éco-solidaire dont l'objet est de rénover un ancien moulinage en Ardèche pour en faire un lieu d'activités et d'habitat participatif. Situé dans la Vallée de la Fontaulière, le Moulinage est une véritable ruche où fourmillent de nombreuses personnes qui forment un collectif solidaire. Acquis en 2019, le bâtiment est en chantier mais déjà certaines salles commencent à prendre forme. Lors de ma visite, le lieu accueillait les rencontres tiers-lieux 2021 organisées par le réseau RELIER et la CREFAD. Aucune interview formelle n'a pu être menée du fait de l'agitation et les éléments ci-dessous ne sont le fruit que de ce que j'ai pu retenir, rechercher et analyser.
MON REGARD SUR LE MOULINAGE
Un projet de fous !​
On a tous eu à un moment de notre vie un projet délirant. Et souvent ça tourne autour de créer un bar. Souvent aussi, ça ne va pas plus loin et le lendemain, le projet est vite oublié. Dans le cas du Moulinage, le collectif créé en 2015 n'a jamais cessé d'y croire et pourtant les enjeux étaient de taille ! On parle d'un bâtiment de 4 500 m², de travaux immenses alors qu'au sein du collectif, personne ou presque n'a jamais mis les pieds dans un chantier de construction de cette envergure. Et pour réaliser leurs rêves, il faut de l'argent, beaucoup d'argent. Six ans après la mobilisation d'un premier cercle de motivés et deux ans après l'acquisition du bâtiment, je me rends compte que la citation de Mark Twain "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" n'a jamais autant pris son sens.
​
Un lieu multi-usage et une couleur culturelle
Le Moulinage est une sorte de couteau-suisse. Ici, avec de la bonne volonté et dans une dynamique coopérative, on peut tout faire. Il faut dire que la taille du bâtiment le permet. Lors de ma visite, et en deux ans, ont déjà été créés des espaces de co-working, une cuisine / cantine participative (que j'ai eu l'occasion de bien explorer), un espace d'hébergement temporaire et des ateliers partagés pour des artistes en résidence permanente ou temporaire. A l'extérieur, des jardins partagés, en terrasse, sont entretenus par le collectif. A l'occasion d'un échange avec Juliette, je me rends compte également de l'ambition que le collectif souhaite consacrer à la culture et aux artistes qui en vivent. A terme, une salle de spectacle de 200 places et des espaces de résidence verront le jour ; tout comme un dispositif d'accompagnement et de formations.
​
Générosité, bienveillance et bonne humeur
Ce que je retiens en particulier de mon séjour au Moulinage, c'est la gentillesse des personnes qui font ce lieu. Toujours ouverts à la discussion, toujours le sourire... Une petite tape sur l'épaule et on se sent partie d'un tout, même si c'est de façon temporaire. Il faut croire que tous les obstacles qu'ils ont surmonté ces dernières années leur ont conféré un positivisme à toute épreuve. Pour Juliette, la clé c'est la communication. Pas nécessairement de manière formelle et planifiée mais dès que l'occasion se présente et le plus souvent possible. Et la parole n'est bridée pour personne.
​
Le Covid, un pseudo-phénomène
J'aurais bien aimé vivre autour du Moulinage cette dernière année. Non seulement les ruraux n'ont pas du vivre les confinements successifs de la même manière que les citadins mais il semble avoir régné au Moulinage un besoin de continuer à vivre et faire vivre le lieu malgré tout. Comme partout, des discussions sont rapidement apparues autour du port du masque ; et comme partout, le collectif a agi en bonne intelligence, refusant de juger les avis des uns et des autres et respectant les besoins de prendre de la distance ou au contraire de maintenir une proximité entre les habitants. De cette situation est aussi nés des projets nouveaux, tel que le spectacle BABEL, écrit par Juliette et dont je me souviendrai encore longtemps !​
