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HISTORIQUE

Au départ, quitter Paris avec la simple idée de connecter les gens, de transformer le travail au sein d’un lieu hybride qui mêlerait plusieurs activités. La Roue, un symbole de progrès où des rayons d’égale distance convergent vers un même objectif, sans jamais s’arrêter !

BATIMENT

D’abord installé dans un bâtiment de la ville de Chabeuil – l’Espace Oroeil, une aubaine à première vue. Le bâtiment est grand, le loyer modéré et des travaux d’aménagement sont rapidement engagés, sur fonds propres des fondateurs. Communication maladroite, anglicisme (co-working), opposants et élections municipales, un cocktail détonnant synonyme de départ. Depuis, l’association a dû finalement trouver refuge rue de Mazet, la maison des fondateurs.

SERVICES ET USAGES

La Roue propose plusieurs activités : 

  • un espace de travail partagé pour artisans et travailleurs indépendants ou salariés

  • des ateliers pédagogiques autour de la musique et du numérique, de la science et du bien-être

  • des événements :  concerts acoustiques, conférences, rencontres, débats, jeux

GOUVERNANCE

La Roue est une association de Loi 1901 qui compte une centaine de membres dont 3 personnes morales. Elle est dotée d'un bureau de 8 personnes co-présidé par Aliénor et Greg. A moyen-terme, il est souhaitable que la co-présidence évolue. Une forme juridique mixte pourra être envisagée selon l'évolution des activités.

MOYENS

Il n'y a actuellement pas de salariés à La Roue. A ce stade, les bénéfices générés (via l'espace de co-working ou de la location de la salle) sont trop faibles pour pouvoir l'envisager. L'association peut néanmoins compter sur une dizaine de bénévoles. Pour le moment, et en dehors de quelques menues subventions, une partie des financements est issue des fonds personnel d'Aliénor et Greg.

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La Roue
6-8 juillet 2021

Installée à Chabeuil dans le Drôme après le premier confinement, La Roue est une jeune association dont l'objectif est de redonner aux personnes le pouvoir de créer et de faire. La Roue se veut comme un lieu ouvert à tout le monde, un espace hybride où les compétences et les connaissances se mêlent, une fabrique où on peut tout faire. Une alternative à Netflix où n'importe qui peut proposer une activité et faire vivre le lieu. Un endroit comme on aimerait avoir à côté de chez soi et où se sent chez soi.

RENCONTRE AVEC ALIENOR ET GREG

Fondateurs de La Roue

Comment est née La Roue ?

 

​Aliénor. Je travaillais depuis plus de 10 ans dans le secteur de la communication et du marketing. J’ai commencé à perdre le sens de ce que je faisais et la vie à Paris ne me paraissait plus être adaptée, notamment pour les enfants. Dans le cadre de mon ancien travail, je réalisais une sorte de veille sur les tendances sociétales et je voyais poindre le retour au local, un besoin d’ancrage territorial. En parallèle, nous nous intéressions depuis quelques temps aux lieux hybrides, mêlant différentes activités et à l’occasion d’une formation, j’ai eu l’opportunité de visiter des tiers-lieux. Nous avons vu, au travers de ces initiatives, l’opportunité rêvée de quitter Paris et de se fabriquer le travail de nos rêves, tout en connectant les gens.

 

Pourquoi la Drôme et Chabeuil en particulier ?

 

Aliénor. Au départ, nous hésitions entre la Bretagne, Nantes et la Drôme.

Greg. Nous ne voulions pas être trop dépendants des subventions, c’est pourquoi nous avons porté notre choix sur des localités qui, économiquement, fonctionnaient déjà bien. L’envers du décor, c’est que s’il y a du monde susceptible d’être touché par ce que l’on propose, il y a aussi de la concurrence.

Aliénor. A Chabeuil, nous avions repéré un grand bâtiment, l’espace Oroeil, qui semblait adapté aux activités que nous imaginions. Nous avons écrit au Maire afin de lui présenter notre projet de tiers-lieu et deux ou trois semaines plus tard, nous rencontrions son adjoint chargé de l’économie et de la culture​. Nous apprenons alors que le bâtiment était un lieu de vacances d’un professeur des Beaux-Arts et qu’il avait été racheté il y a quelques années par la collectivité, sans qu’aucun projet ne l’ait réellement fait vivre depuis. Une aubaine. Le loyer n’était pas trop élevé et nous décidons de vendre notre maison à Paris pour venir nous installer à Chabeuil.

 

Comment s’est déroulée l’installation ?

 

Aliénor. Dans des conditions un peu rocambolesques. Nous avions retenu qu’un tiers-lieu ne se décrétait pas mais se révélait. C’est pourquoi nous avons rapidement décidé d’organiser une réunion publique afin de recueillir les attentes des habitants. Le jour J, une personne à l’entrée distribuait des tracts au sujet d’une pétition contre le projet, contre la privatisation de l'Oroeil.

Greg. Il y a eu une communication un peu maladroite. Du fait de certains anglicismes, notamment le co-working, le principal opposant a vu dans notre projet une sorte de start-up susceptible de devenir un repère d’auto-entrepreneurs libéraux. Il entretenait aussi un rêve depuis quelques années : faire de cet espace une maison de la culture dédiée à la mémoire du professeur des Beaux-Arts.

Aliénor. Nous dressons un portrait peu flatteur de notre arrivée mais en réalité, une majorité de personnes étaient intéressées par notre projet de tiers-lieux. Assez vite, nous avons réalisé les premiers travaux (sur fonds personnels de Greg) et proposé une première exposition « CRéations Confinées » mettant en valeur les idées nées lors du premier confinement : photographies, concerts participatifs, peintures, etc.

 

La Roue est désormais hébergée dans votre propre maison. Que s’est-il passé ?

 

Greg. Il s’est passé les Municipales. Le Maire sortant n’a pas été réélu et la nouvelle équipe contestait les conditions d’attribution du bâtiment. Malgré notre dynamique et les travaux réalisés à notre charge, nous avons été contraints de quitter le bâtiment en septembre 2020. En parallèle, la Mairie travaillait sur un appel à projet pour faire vivre le lieu. Ce dernier n’est jamais sorti et depuis il ne se passe plus rien dans cet espace. On nous a fait des propositions de relogement pour notre activité mais rien ne convenait.

Aliénor. A ce stade, nous redoutions que tout s’arrête. Mais le soutien que nous avons reçu alors nous a convaincu de poursuivre et c’est pourquoi nous avons décidé d’investir une partie de notre logement. Au final, il n’y a pas eu de pause dans l’activité.

Greg. Avec du recul, les dimensions de la maison sont apparues plutôt idéales pour servir d’espace test, pour démarrer notre apprentissage de la gestion d’un tiers-lieu. Maintenant, nous devons réfléchir à la manière de tirer un revenu, soit au travers d’une activité accueillie par le tiers-lieu, soit issue de la gestion du tiers-lieu. Mais pour cela, il faudra probablement changer d’échelle.

 

Comment avez-vous vécu la situation sanitaire ?

 

Aliénor. La Roue n’existait pas encore au moment du premier confinement. Lors du deuxième, à l’automne, nous avons été contraints d’annuler les ateliers que nous avions programmés pour la Toussaint. Nous avions aussi prévu pas mal d’activités en fin d’année et là aussi, nous avons décidé d’annuler. Sans que l’association y soit mêlée et dans le respect des règles en vigueur (couvre-feu notamment), quelques scènes ouvertes ont été organisées dans la cave de la maison. Elles ont majoritairement capté des amis. A Pâques, nous avons proposées des activités pour les enfants des adhérents uniquement, ce qui a beaucoup plu. Pendant toute la durée de la crise, le co-working a été maintenu.

 

Et du point de vue du collectif ?

 

Aliénor. Nous n’avons pas observé de perte d’implication des bénévoles et des membres de l’association. Par contre, c’est sûr que la deuxième campagne d’adhésion n’a pas aussi bien marché que la première. Il y a simplement eu moins de passage.

 

Au final, vraie crise ou opportunités ?

 

Aliénor. Je dirais quand même une crise. La situation sanitaire nous a empêché de faire beaucoup de choses : des repas partagés, des danses, etc.

 

Et les tiers-lieux, fragiles ou résilients ?

 

Aliénor. Plutôt résilients ! Les tiers-lieux ont dans leur ADN une capacité à se réinventer en permanence, à s’adapter (ex : fabrication de masques dans certains FabLab), à changer de modèle, même si ces derniers présentent aussi une forme de fragilité.

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Quelle est ta vision des prochains mois ?

 

Aliénor. Malgré tout, la situation nous a convaincu qu’il fallait absolument continuer à poursuivre nos activités et la réaction des adhérents et des habitants en général nous conforte dans l’idée que les tiers-lieux constituent des espaces de respiration, de convivialité et de culture essentielle à une échelle très locale. D'ailleurs, tu l’as bien vu lors de ta visite, nous avons mis le paquet sur la programmation début juillet. Enfin, et c'est très positif pour nous, nous avons désormais le soutien du Département de la Drôme - notamment au travers d'un appel à projets "tiers-lieu d'inclusion numérique" - ainsi que de la municipalité. Pour la suite, je ne crains pas nécessairement une inertie des comportements ou un réflexe oublié d’aller voir un concert ou un spectacle. Par contre, je suis plus inquiète pour d’autres tiers-lieux, notamment ceux qui proposent un espace librairie. En ce qui concerne La Roue, je vois le lieu perdurer, ailleurs dans l’idéal et prendre de l’ampleur. J’ai besoin néanmoins que nous soyons plus nombreux à gérer la coordination car ça deviendra bientôt trop lourd à porter.

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