La Grange
21 juillet 2021
La Grange est un espace de création qui grouille de projets de toute sorte. Situé aux Causses de la Celle dans l'Hérault, le lieu est coordonné au travers de l'Association le Bouillon Cube, créée en 2005. Le terrain est immense et les bâtiments s'agrandissent au fur et à mesure que les activités se développent : espaces scéniques, co-working, espaces de résidence, activités périscolaires, etc. Pendant l'été, la programmation de la Grange est riche de découvertes, locales et moins locales, et il y a souvent la queue au bar.
HISTORIQUE
Né en 2005 après un été en camping, l’idée était de réhabiliter la Grange, avec l’envie de démarrer un lieu à leur image, d’y transférer leurs expériences acquises en France mais aussi à l’étranger et de développer un vrai projet de territoire.
BATIMENT
En état de ruines, certaines pièces ont été restaurées et au bout de 10 ans, certaines nouvelles infrastructures ont été financées par l’association (petit kiosque, théâtre de verdure notamment). On trouve un espace de résidence, un espace scénique extérieur, une cuisine et un foyer. Des espaces de co-working sont en cours d’aménagement.
SERVICES ET USAGES
La Grange propose plusieurs activités et d'autres sont encore en cours de réflexion :
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Accueil de résidence
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Programmation culturelle
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Evénements itinérants
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Activités péroscolaires (camps, vacances d'été)
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Co-working
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Restauration légère
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Formation, professionnalisation
GOUVERNANCE
Bouillon Cube est une association de Loi 1901 montée en 2005 sur la base d’un noyau de huit personnes. Elle compte aujourd'hui environ 200 adhérents. Trois pôles se sont rapidement dégagés : le pôle culture, le pôle jeunesse et le pôle Europe. Finalement un pôle d’activités s'est détaché et une nouvelle association, le court-bouillon, a vu le jour. Le passage en SCIC n’est pas envisagé pour le moment.
MOYENS
L’association salarie sept salariées dont quatre en CDI. Elle salarie également de très nombreux intermittents et peut compter sur la mobilisation d'une centaine de bénévoles actifs. L’association mobilise d’importantes subventions publiques : Ministère de la Culture, Région, Département, etc. Elle a notamment été retenue dans le cadre de l’appel à projet / manifestations d'intérêt « Fabriques de territoire » en 2019. Le budget annuel est d'environ 300 000 €, dont 30% de fonds propres.
RENCONTRE AVEC...
Yoan - Co-fondateur de La Grange
Raconte-nous un peu cette belle aventure
J'ai pour ma part fait une école de régisseur son et technique et Clayre, ma compagne, et Elise, une amie, avaient déjà bien évolué dans le domaine de la médiation culturelle. Assez vite, nous avons eu ce rêve fou de faire de cet endroit un lieu qui grouille de projets et de concerts, au bénéfice du territoire. En 2005, l’Association Le Bouillon Cube était née. Six mois plus tard, nous accueillions déjà 500 personnes dans le jardin pour événements montés de bouts de ficelles et de bonnes volontés. Assez vite, trois pôles d’activités se sont distingués : le pôle Europe, le pôle culture avec les concerts et l’accueil de 10-12 créneaux de résidence par an et le pôle jeunesse qui permet l’accueil d'enfants tout le long de l'année autour d’activités qui nous sont chères : la sensibilisation à la Nature et l’Art. Assez rapidement aussi, et du fait du professionnalisme de l’équipe, nous avons été pris au sérieux par les collectivités, d’abord les petites puis les grandes. De façon générale, nous avons eu la chance d’avoir autour de nous beaucoup de personnes qui nous ont conseillé. Et en 2019, une personne de la DRAC nous a convaincu de répondre à l’appel à projet national tiers-lieux. En 15 jours, le dossier était monté et la vidéo de présentation tournée. Le projet labellisé « Fabrique de territoire », cela a constitué une belle aide au développement des activités du tiers-lieu ! Avec un peu de recul, je pense que nous sommes arrivés là où nous rêvions d’arriver il y a dix ans. Et l’aventure est loin d’être terminée !
Comment avez-vous vécu la situation sanitaire ?
Nous avons mis en place une cellule de crise permettant de garder les enfants des soignants et des personnes prioritaires et mis en place le télétravail ainsi que le dispositif de chômage partiel (pour les intermittents principalement). Toutes les subventions ont été maintenues pendant cette période. En juillet, avec la mise en place du protocole sanitaire, nous avons dû refaire une programmation estivale de dernière minute. Du fait du rush dans lequel on était, nous avons programmé des artistes qu’on n’aurait probablement jamais programmé ; en particulier des groupes ou compagnies qui en avaient le plus besoin.
Et plus récemment ?
En octobre, le Covid est arrivé dans les bureaux et nous tous été contaminés. Malgré cela, il y a eu relativement peu d’arrêt dans l’activité. Pour la saison 2021, nous avions posé des options de représentations mais n’avions rien programmés car nous ne savions pas comment la situation allait évoluer. Finalement, les décrets sont sortis le 4 juillet et le 7, nous organisions le premier concert de l’année. Malheureusement, après les annonces du Président du 12 juillet dernier, nous avons du faire un choix fort. En effet, nous ne souhaitons pas demander le passe sanitaire, et de ce fait, avons décidé de limiter les soirées à 50 personnes par représentations
Au final, vraie crise ou opportunité ?
Ça a été et c’est toujours une vraie crise. Emotionnellement et du fait des mouvements de yoyo imposés par le gouvernement, ça a été très dur. Il a fallu déployer une énergie parfois monstrueuse pour s’adapter et survivre et à nouveau, on nous met en tenaille. Malgré cela, nous reconnaissons néanmoins que les aides que nous avons reçues nous ont beaucoup aidé et nous les avons utilisées à bon escient. Nous avons également profité de la période pour réaliser de gros travaux d’aménagement. En ce qui concerne la vie de l’équipe, la période nous aura aussi permis de souffler et d’économiser notamment beaucoup de trajets, une victoire écologique. La crise nous aura au moins montré que beaucoup de réunions pouvaient très bien se tenir à distance. D’ailleurs, nous sommes en train d’aménager une cabine de visio-conférence pour 2, 3 personnes.
Les tiers-lieux : fragiles ou résilients ?
Résilients bien sûr ! Ces espaces, c’est le futur et nous sommes persuadés de de cela depuis plus de 25 ans, que ce soit en milieu rural ou urbain d’ailleurs. Partager, mutualiser, rassembler les énergies, c’est la clé pour l’avenir ; nous avons tous besoins les uns des autres.
Quel est ta vision des prochains mois ?
Je reste positif mais je ressens que les gens ne reviendront peut-être pas aussi facilement. Certains n’ont plus envie de côtoyer la foule et préféreront rester chez eux. La « relance » sera timide certainement et si nous avons tendance à être plutôt confiants, nous savons aussi que rien ne sera jamais comme avant.