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HISTORIQUE

Au départ, le constat qu’il n’existait pas de structures culturelles sur cette partie du territoire. Céline et Laurent, bientôt rejoints par d’autres amis se sont mis à rêver, à penser, à réfléchir et en 2009, l’association Le Quai des Arts prend vie. Avant d’investir l’ancienne gare de Polisot, le collectif diffuse un peu d’art, de musique et de poésie partout où il peut : théâtres, salles des fêtes, cafés, écoles, collège. Tout est bon pour aller au plus près des habitants. Avec les travaux de la gare terminés, de nouveaux rêves brillent dans les yeux de Céline et Laurent. L’histoire ne fait presque que commencer !

BATIMENT

Le bâtiment est l’ancienne gare de Polisot, symbole de la révolte des vignerons Aubois en 1911. A l’abandon depuis plusieurs années, plus aucun train ne circule. Bien qu’il dispose d’un accord pour occuper le lieu depuis 2009, le collectif investit la gare en 2019 après la fin des travaux, financés par des fonds FEDER et LEADER. La mise à disposition est gracieuse, l’association s’engageant à assumer les charges. On trouve aujourd’hui : un espace café, une salle multiculturelle, un étage réservé à l’association (bureaux, cuisine, sanitaires, loges) et une cour.

SERVICES ET USAGES

Le lieu propose plusieurs services et usages :

 

Actuels : 

  • Evènements culturels mensuels (environ 4 par mois)

  • Ateliers hebdomadaires (création audiovisuelle, danse africaine, etc.)

  • Bar associatif 

  • Petite restauration

 

Futurs :

  • Résidence (en construction) 

  • Location d’espaces

  • Coworking

GOUVERNANCE

Le Quai des Arts est une association de loi 1901 qui compte 80 adhérents environ, dont 20 membres actifs et 60 adhérents usagers. Le Conseil d’Administration, élargi en 2017, est composé de 8 personnes. Chacun des administrateurs a une fonction particulière, selon les thématiques de l’Aiguillage : programmation, technique, communication, administratif, etc. Le collectif est actuellement en pleine mutation. L’accompagnement DLA dont il bénéficie aborde notamment des questionnements relatifs au modèle économique, à l’emploi, à la gouvernance et à la mobilisation des bénévoles.

MOYENS

Depuis novembre 2019, l’association emploi un salarié, Laurent, sur la base d’un contrat de 20h. Il gère la coordination du lieu, la technique, l’espace scénique, l’approvisionnement du bar et la recherche d’artistes. L’association peut également compter sur un noyau dur d’une vingtaine de bénévoles actifs ; le chiffre pouvant monter à 40-60 en fonction des événements. Le budget annuel est estimé autour de 57 000 euros. Les ressources sont partagées à 34 % de subventions publiques et 66 % issues de recettes propres.

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L'Aiguillage
22 septembre 2021

L’Aiguillage est un lieu animé par l’association Quai des Arts, aujourd’hui installé dans l’ancienne gare de Polisot, dans l’Aube. Point de ralliement de la révolte des vignerons Aubois en 1911, le lieu est aujourd’hui un symbole du renouveau culturel du territoire. Bien qu’ayant obtenu l’accord d’occuper le lieu depuis 2009, l’association œuvre d’abord hors-les-murs, partout où elle pouvait : théâtre, écoles, cafés, etc. L’idée : aller au plus près des habitants, gagner leur confiance. Et ça marche ! L’association est aujourd’hui reconnue comme un acteur culturel quasi-incontournable du territoire. Ateliers culturels, concerts, expositions, etc. le train ne s’arrête jamais au Quai des Arts qui n’en finit pas de tisser sa toile, toujours au bénéfice des habitants. Et l’histoire ne fait que commencer car, les travaux de la gare terminés, le collectif a des idées plein la tête (résidences, coworking, location d’espaces, etc.). Et ce n’est pas la crise sanitaire qui l’arrêtera : dès 2020, l’Aiguillage prend l’air en organisant des concerts tous les weekends de l’été. Inarrêtables !

RENCONTRE AVEC... 

Céline et Laurent, fondateurs

Racontez-nous comment tout a démarré

 

Laurent. Céline faisait partie d’une association appelée La Maison de la Vigne qui gérait un écomusée sur l’histoire du vignoble aubois. Contrainte de déménager en 2008, la Mairie propose à l’association d’occuper l’ancienne gare de Polisot, à l’abandon depuis plusieurs années.

 

Céline. La gare de Polisot a toujours été un point de ralliement dans la vallée ; ça remonte à la révolte des vignerons aubois en 1911. C’est d’ailleurs dans l’idée de la préserver que la Commune l’avait achetée. Après la visite, la Maison de la Vigne ne s’est pas déclarée intéressée. En parallèle, on avait un copain qui rêvait de monter un café-cabaret et on lui a suggéré le lieu. Mais là non plus, pas intéressé. On s’est alors mis à rêver, à penser, à réfléchir. On se disait que c’était quand même dommage qu’il n’y ait aucune structure culturelle sur cette partie du territoire. En ce qui me concerne, j’ai longtemps baigné dans le milieu de la culture ; des arts plastiques et contemporains en particulier. Laurent a aussi une grosse expérience culturelle. On a réuni un groupe d’amis et assez rapidement on s’est lancé sur le projet. L’association a été créée en février 2009 avec notamment pour but de réhabiliter la gare en lieu culturel. D’où le nom de l’association : Quai des Arts. Entre 2008 et 2009, on a exposé le projet à la Mairie et on a obtenu un accord pour occuper le lieu occasionnellement.

 

Mais en réalité, vous ne l’avez pas occupé avant un petit moment…

 

Céline. On pouvait en faire ce qu’on voulait mais on n’avait pas d’argent, aucun fond, les travaux étaient colossaux et la convention d’occupation avec la commune n’était pas encore clairement établie. Du coup, on a commencé à œuvrer sur le territoire en proposant des événements réguliers : fête de la musique, soirée théâtre, concerts dans les cafés, interventions dans les écoles, etc. Avant de pouvoir investir le lieu, autant aller au plus près de l’habitant.

 

Laurent. En 2009 et en 2010, on organisait la fête de la musique à Bar-sur-Seine. En 2011, on nous propose d’intervenir sur la partie artistique du centenaire de la révolte des vignerons. On en a profité pour investir la place devant la gare. Depuis, toutes les fêtes de la musique ont toujours eu lieu ici.

 

Céline. On n’avançait pas sur la réhabilitation de la gare. Jusque-là, et du fait de son état d’abandon, l’accès était uniquement réservé au staff et aux artistes. A partir de 2014, il y eu changement de conseil municipal. Le nouveau maire était un peu frileux mais on a fini par gagner sa confiance. Et finalement, il a rêvé avec nous.

 

Laurent. Avec la fête de la musique et notre implication dans divers autres événements, il a vu qu’on savait gérer et je pense que ça a contribué à le rassurer.

 

Céline. Assez rapidement ensuite, la Commune a commencé à engager des réflexions sur la réhabilitation de la gare. Nous connaissions depuis 2009, un chargé de mission de la Communauté de Communes et ce dernier a réussi à mobiliser des financements FEDER, ce qui a achevé de les convaincre. Les travaux ont été réalisés de 2018 à 2019.

 

Laurent. Depuis, on commence à se professionnaliser. Toujours poussé par le responsable du développement territorial qui nous accompagne depuis le début, on a répondu à l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) Fabriques de Territoire. Deux années de suite, deux refus pour des raisons différentes. Entre-temps, au travers de l’AMI Initiative Territoriale, on a perçu une subvention. Ça a permis mon embauche, en 2019. On a aussi postulé au dispositif Microfolies et on a été reçu. Ça représente une bonne opportunité mais il y a du boulot, d’autant plus qu’on est parti sur une formule mobile ; avec l’idée d’intervenir dans les écoles, les collèges, les musées et en collaboration avec les acteurs culturels et/ou touristiques du territoire.

 

On a l’impression que vous intervenez partout

 

Céline. En 2012, on a quand même dû faire une pause. Jusque-là, on organisait des événements quasi tous les quinze jours et tout cela en tant que bénévole (l’association a embauché son premier salarié, Laurent, en 2019 ndlr). A partir de 2013, on est partis sur une nouvelle formule : un événement par saison avec des thématiques vraiment travaillées. On souhaitait vraiment proposer des événements de qualité et ce, malgré le fait qu’on avait alors aucune subvention. Le seul événement qui nous permettait d’équilibrer, c’était la Fête de la Musique. En 2019, nous avons par exemple accueilli plus de 700 personnes sur une soirée !

 

Laurent. Aujourd’hui, on organise, en direct ou avec d’autres structures, 4 événements par mois. Ça va d’un cinéma itinérant à des scènes ouvertes à toutes pratiques en passant par des soirées spectacles, des concerts, des expos, des ateliers d’éveil et de pratiques artistiques. On commence à réfléchir à demander une licence de spectacle sinon on risque d’être rapidement limités. La programmation a vraiment de la gueule. Les événements sont soit payants, soit gratuits. Le prix libre est souvent mis en place aussi. Et puis, on a toujours été aux petits oignons avec les artistes, c’est hyper important.

 

Comment l’Aiguillage est-il perçu localement ?

 

Laurent. Au début, on nous a regardé comme des farfelus, des joueurs de tamtam… Puis petit à petit, on a gagné la confiance du territoire en allant vers les gens. On a gagné en crédibilité aussi auprès des élus. Depuis, on est reconnu comme acteurs culturels. On fait appel à nous pour certains projets. On travaille avec un gros réseau d’associations et d’artistes. Maintenant même nos conseillers départementaux nous défendent. Localement, on a des fidèles, des gens qui viennent quasi à tous les rendez-vous. Le contexte local est plus mitigé. A la campagne, il y a toujours des histoires de clocher. Ce qui fait qu’au final, il y a relativement peu de polisotins qui viennent. Il y a eu un gros travail de désinformation contre nous. D’un autre côté, plus d’une dizaine de communes nous aident et ça c’est vraiment un super signal.

 

Vous entretenez des liens avec d’autres réseaux ?

 

Il y a un réseau de tiers-lieux en cours de construction dans la Région Grand-Est. On trouve ça super mais ça mobilise énormément et on n’a vraiment pas le temps…

 

Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?

 

Laurent. On a fait l’inauguration le 16 novembre 2019. La veille, on avait tenu à organiser une soirée juste pour les habitants du village. Et puis, on arrête le 15 décembre, pour les fêtes. On prépare la programmation du premier trimestre et puis le confinement arrive. Comme partout, nous n’avons rien pu faire. Au mois de mai, on refait des chantiers participatifs. De bons moments où on pouvait bricoler ensemble. C’est notamment là qu’est née l’idée de l’Aiguillage prend l’air. Comme on ne pouvait rien faire à l’intérieur, on s’est dit qu’on allait organiser des mini-fêtes de la musique, tous les weekends, dehors. On a fait une grosse communication sur les réseaux sociaux, l’Office du tourisme a aussi bien relayé l’information, tout comme les journaux locaux. Et ça a vraiment bien marché. Comme on n’avait pas de thunes, il a fallu qu’on trouve des artistes au chapeau. On trouvait de tout cet été-là : de la musique, du cinéma, des jeux, des brunchs, etc. On a aussi ouvert le café associatif à partir du vendredi, qu’il y ait un événement ou pas. En septembre 2020, on fait une pause et on revient en octobre avec une programmation pour les trois derniers mois de l’année. Rebelote, un nouveau confinement s’installe et on annule tout. En février 2021, pendant les vacances, on met en place un atelier de création audiovisuelle avec la Ligue de l’Enseignement et la Communauté de Communes. A partir de mai-juin, les ateliers redémarrent. L’été, la programmation de l’Aiguillage prend l’air est encore plus étoffée et éclectique (classique, métal, dub, arts de la rue, cinéma). On a par contre dû décaler la fête de la musique en juillet.

 

Le collectif a été impacté ?

 

Céline. Ça a été un coup de frein, c’est sûr. Il y a des bénévoles qu’on avait en 2019 qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. La chance qu’on a, c’est qu’on a une bonne bande de copains qui avait pour projet de monter une association. Plutôt que de faire ça, on les a convaincus de nous rejoindre et ils nous ont rejoint.

 

Laurent. Il n’y pas eu de grosse démobilisation. Lors des chantiers l’été, les gens étaient contents de revenir. On a eu des nouveaux bénévoles aussi, de tous les âges. C’est génial !

 

Quelle est votre vision des prochains mois ?

 

Laurent. On ne peut pas parler de réflexe oublié de sortir simplement parce que ce réflexe n’existait déjà pas avant la crise. On part de loin ici, très loin. La culture, c’est la terre. La crise n’aura pas changé grand-chose. C’est compliqué de faire venir les gens mais on est quand même assez confiants.

 

Au final, le covid, crise ou opportunité ?

 

Céline. Une crise parce que ça nous a obligé à fermer le lieu. Et en même temps, s’il n’y avait pas eu la crise, il n’y aurait pas eu l’Aiguillage prend l’air. On a aussi beaucoup mis ce temps à profit avec Laurent pour faire de nouvelles rencontres, mettre en place de nouveaux partenariats, etc.

 

Laurent. Au final, il y a quand même du positif mais ça a quand même été un gros coup de frein par rapport à tout ce qu’on aurait pu faire.

 

Les tiers-lieux : fragiles ou résilients ?

 

Céline. Notre démarche est déjà résiliente. Donc forcément le lieu l’est aussi.

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